Cultures et Réligions

La tradition

Les dogons sont une des populations les plus anciennes d’Afrique noire et certainement  l’une des plus mystérieuses

Les dogons détiennent de nombreuses formes de littérature orale. La famille étendue ou « ginna », se compose de tous les descendants d’un même ancêtre en ligne masculine. Chaque ginna possède collectivement un ensemble de maisons et de champs dont la propriété est inaliénable. C’est l’homme le plus âgé qui gère les biens et qui habite la grande maison symbole de la lignée. La femme appartient au ginna de son mari et l’enfant à celui de son père. La société dogon est formée de groupes sociaux, opposés mais complémentaires. Les initiés et les non-initiés, les hommes et les femmes, les groupes d’âges, des cultivateurs et les gens dits « castes ». Les classes d’âge sont composées de garçons ayant subi ensemble la circoncision et qui, de ce fait sont tenus de s’entraider pendant toute leur vie. Les différentes castes dogons sont : les artisans du fer, du bois, du cuir. Les relations sexuelles avec les membres du groupe des cultivateurs leur sont interdites.

Le costume

Comme chez tous les peuples d'Afrique de l'Ouest, les vêtements ont, pour les Dogon, une grande importance.
La base des vêtements traditionnels des Dogon était (et est encore pour partie) composée de bandes de coton blanc fabriquées par les tisserands. Leur largeur théorique est de deux fois 80 fils, soit entre 15 et 20 cm. Si certaines conservent leur teinte écrue naturelle, d'autres sont teintées en brun, roux ou indigo.
La couture est l'affaire des hommes et certains sont réputés pour leur habileté en ce domaine. Avec l'âge, les vêtements changent, les deux parties habituelles, le pantalon et la tunique prenant de l'ampleur.
Jusqu'à 40 ans, l'homme portait une tunique courte et sans manches. Autrefois, le cache-sexe était remplacé par une culotte qui descendait au maximum à mi-cuisse. La tunique longue, fermée et avec manches, et le pantalon ample sont l'apanage des vieillards.
Un accessoire important du vêtement masculin est le bonnet que l'on voit de moins en moins en pays Dogon. Deux pièces de tissu rectangulaire sont cousues ensemble sur trois côtés alors que le quatrième laissé libre permet de poser la coiffure sur la tête. Il y a huit manières de le porter qui toutes ont un nom  quand l'homme prend de l'âge.
La parure de la femme reste beaucoup plus symbolique, et se compose surtout de bijoux et de scarifications. Il est rare de nos jours qu'hommes et femmes, comme jadis, se liment les dents en pointe ou se couvrent de scarifications.
Certes, on voit encore de vieilles femmes au ventre couvert de motifs gravés : petits traits obliques et parallèles formant des zigzags.
Alors que les vieilles vont souvent tête nue, les jeunes femmes portent une pièce de tissu arrangée en turban et les hommes affirment qu'on peut connaître le caractère d'une femme ou son humeur du jour suivant la manière dont elle arrange sa coiffe.

Culture

La majorité des Dogons pratiques une religion animiste incluant l'esprit ancestral Nommo, avec ses festivals et une mythologie dans lesquels Sirius joue une part importante. Une minorité significative des Dogons s'est convertie à l'islam et quelques autres au christianisme
Les Dogons tracent leur ascendance par un système patrilinéaire. Chaque communauté, ou chaque famille au sens large, est dirigée par un patriarche. Ce chef est l'aîné survivant de l'ancêtre de la branche locale de la famille. Selon la base de données NECEP, dans ce système patrilinéaire, des mariages polygames avec jusqu'à quatre épouses peuvent se produire.
La plupart des hommes, cependant, n'ont qu'une seule épouse, et il est rare qu'un homme ait plus de deux épouses. Selon les us, les épouses n'intègrent le foyer marital qu'après la naissance de leur premier enfant. Les femmes peuvent quitter leur mari peu après le mariage, avant la naissance de leur premier enfant. Après un accouchement, le divorce est rare et pris très aux sérieux, exigeant la participation de tout le village. Une famille au sens large peut compter jusqu'à cent personnes et s'appelle le guinna.
Les Dogons recherchent fortement l'harmonie, ce qui se traduit dans plusieurs de leurs rites. Par exemple, dans un de leurs rituels les plus importants, les femmes félicitent les hommes, les hommes remercient les femmes, les jeunes expriment leurs appréciations envers les vieux et les vieux identifient les contributions des jeunes. Un autre exemple est la coutume des salutations raffinées toutes les fois qu'un Dogon en rencontre un autre. Cette coutume est répétée à plusieurs reprises, dans tout le village de Dogon, toute la journée. Au cours ces salutations formelles, la personne entrant répond à une série de questions au sujet de toute sa famille, posée par la personne qui était déjà là. Invariablement, la réponse est sewa, signifiant que ça va bien. Puis le Dogon entrant répète le rituel, demandant au résidant comment va sa famille entière. En raison de la répétition du terme sewa dans tout village Dogon, les peuples voisins ont nommé les Dogons les personnes de sewa.
Le Hogon est le chef spirituel du village. Il est élu parmi les hommes les plus âgés des familles du village. Après son élection il doit suivre six mois de réclusion, pendant lesquels il ne lui est permis ni de raser ni de se laver. Il porte des vêtements blancs et personne n'est autorisé à le toucher. Ses repas, préparés par des jeunes filles impubères, lui sont apportés dans des coupes particulières, les ogo banya. Il reçoit ces coupes de son prédécesseur ou au cours de sa cérémonie d'intronisation.
Après son initiation, il portera un bonnet rouge. Il a un brassard avec un coquillage sacré qui symbolise sa fonction. Le Hogon doit vivre seul dans sa maison. Le Dogon croit que le serpent sacré Lébé vient pendant la nuit pour le purifier et lui communiquer la sagesse.
Les Dogons sont des agriculteurs et cultivent le millet perlé, le sorgho et le riz, ainsi que l'oignon, le tabac, les arachides et quelques autres légumes. Marcel Griaule a encouragé la construction d'un barrage près de Sangha et a incité à la culture des oignons. Le grain est stocké dans les greniers. L'économie de la région de Sangha a doublé depuis lors et ses oignons sont vendus jusques sur le marché de Bamako et même de la Côte d'Ivoire. Les Dogons élèvent également des vaches, des moutons, des chèvres et des poulets et font de rare fois la chasse.

Les croyances et les cultes

Le Renard Pâle
La "Table" sert d'instrument de divination. La personne qui a des problèmes, va trouver le "devin" pour qu'il lui prédise l'avenir ou lui donne quelques conseils. A l'écart du village, le devin, suite aux explications du client, trace un grand rectangle divisé en plusieurs cases, dont chacune reçoit différents signes et petits bâtons plantés dans le sol. Ensuite le devin demande au client de lancer sur cette "table" une poignée de cacahuètes, puis tous deux quittent les lieux jusqu'au lendemain matin. Pendant la nuit un renard (ou Chacal), vient manger les cacahuètes en piétinant la "table". Le matin, le devin revient avec son client, et interprète les traces laissées par le renard, et en fonction de celles-ci et des bâtons renversés lui prédit l'avenir.

Tout homme adulte peut être devin en demandant à un ami de lui enseigner  l'art. Les devins les plus appréciés sont les hauts dignitaires de la société des Masques, les chasseurs et les guérisseurs.
Les prêtres totémiques, le Hogon et tous ceux qui célèbrent un culte à Amma et Nommo, ennemis du chacal, ne peuvent approcher les tables de divination, mais en connaissent l'usage et les résultats.
Tout dogon, homme ou femme, peut demander à un devin d'interroger le chacal en offrant les graines qui attireront l'animal. Ajoutons que les devins possèdent également des tables dites tables d'instruction, à douze cases, qu'ils utilisent pour interroger le chacal à titre personnel.
De ce récit imagé, il nous faut surtout retenir l'idée des fautes des humains, génératrices de désordres, et fondement des principaux cultes Dogon : culte du binou, société des masques qui représente le pagne rouge de la terre et les hommes et animaux morts, culte du Sigi où la statue du serpent est investie de la représentation spirituelle du premier mort. Nous allons voir que cette mythologie est commémorée par un certain nombre de rites.

Le culte du Lebe
Les Dogon ne possèdent pas d'écriture et que leurs signes sont destinés à raconter la Genèse. Leur transcription et leur transmission incombent aux hauts dignitaires ainsi qu'aux prêtres totémiques : plus un homme connaît de signes, plus il se rapproche du grand savoir. Les rituels Dogon sont axés sur le concept de transmission de la force vitale nécessaire à l'équilibre de la société, le Hogon étant le gardien de la plus grande force.
Le principal culte est celui du Lebe - Dieu Serpent - dont le Hogon est le représentant, et que l'on peut considérer comme une cérémonie à la gloire du Nommo.
L'autel destiné à cette célébration se trouve chez le Hogon et contient une parcelle de la terre de la tombe du Lebe emportée par les Dogon lors de leur migration.
D'autres autels, consacrés au Nommo, peuvent être trépartis dans le village,dans une ginna, sur la place du village, dans le champ du Hogon ou à l'entrée du village.

Le culte du Binou
Le culte du Binou se déroule dans un sanctuaire dont la forme varie selon les villages ; ce peut être une véritable construction rectangulaire aux coins arrondis et dont la façade est flanquée à ses extrémités de deux tours rondes légèrement plus hautes que le bâtiment. La porte du sanctuaire est souvent moins haute qu'un homme debout et bloquée par de grosses pierres. Sur le toit, au-dessus de la porte, on place deux ombilics où l'on fait couler les bouillies de céréales et le sang des animaux sacrifiés ; entre les deux, une poutre supporte le "crochet à nuages".
Le prêtre totémique conserve son matériel à l'intérieur du bâtiment où il est seul à pouvoir pénétrer, car personne ne doit voir les signes secrets qui y sont tracés. La façade est couverte de signes noirs, blancs et rouges.
Les autels personnels se trouvent à l'intérieur des maisons.
En dehors des sanctuaires ou des grottes, les autels sont le plus souvent de simples tumuli en terre. On les bâtit avec une pierre levée recouverte de terre prélevée dans une mare en souvenir du Nommo ; cette terre est mélangée à des graines ou à celle provenant d'un autel plus ancien.Chaque individu possède deux autels, un "autel de tête" et un "autel de corps".
Les Dogon font des sacrifices sur ces autels en vue d'augmenter leur force vitale ; à leur mort, leurs autels personnels sont détruits.

La société et rites religieux
Les masques

Les Masques sont une véritable institution. Celui qui possède un masque ne doit pas le faire savoir à ses proches. S’il danse avec son masque, il ne doit pas être reconnu.
Les masques sont principalement employés lors des cérémonies de funérailles.
Dans certains villages, il subsiste encore plus d'une centaine de masques appartenant à des hommes qui composent la Société des Masques.
On doit distinguer le masque proprement dit qui couvre la tête du danseur et son costume qui peut comporter des variantes pour un même masque.
Certains masques, comme l'agriculteur, le guerrier Peul, le marabout ou le chasseur ne portent pas de jupe mais un costume en tissu. Sur le visage, on fixe un masque proprement dit constitué soit de fibres tressées en forme de cagoule décorée, soit d'une pièce de bois sculptée en ronde-bosse. Les cagoules sont généralement utilisées pour représenter des oiseaux ou des êtres mythiques et parfois des êtres humains.
Par opposition, les masques en bois servent à figurer des animaux. On en distingue deux types : les masques représentant réellement l'animal (c'est le cas des masques du singe noir, de l'antilope, du lièvre, etc.) et les masques figurant un visage humain surmonté du symbole de l'animal représenté (singe blanc, kanaga, etc.).
Tailler un masque réclame de multiples précautions ; le danseur doit faire des sacrifices pour se protéger du nyama des arbres et paye un tribut d'un cauris au propriétaire de ces derniers. Il taille le bois avec une herminette. La taille se fait sur l'ensemble du masque et une partie ne sera jamais terminée avant une autre.
Le danseur tient le masque en bois entre ses dents au moyen d'une tige en bois passée dans deux trous au niveau de la bouche. Afin d'éviter qu'il ne bascule vers l'avant, un filet attaché au sommet du masque enserre également la tête. En outre, une corde joint ce filet à une corde enserrant le buste du danseur. Ainsi le masque ne peut pas bouger et suit tous les mouvements du corps et de la tête.
Musique
La musique dogon est étroitement associée aux différents rites : mariages, funérailles, etc.
Danses
Très codifiées, les danses dogons expriment la formation du monde, l'organisation du système solaire, le culte des divinités ou les mystères de la mort. La plus spectaculaire s'exécute sur des échasses appelées "tourterelles".

La structure sociale
Le Hogon

Le Hogon est le plus souvent le doyen du village. Il peut assumer sa charge par voie héréditaire. Lorsqu'il meurt, il n'est remplacé qu'au bout de trois ans, l'intérim étant assuré par son fils ou le nouveau doyen.
Bien que le Hogon ait un pouvoir religieux absolu, comme il ne peut se déplacer, il ne peut être chef de guerre.
Le Hogon ne peut sortir de sa maison ni marcher pieds nus ; dès sa désignation, il est porté à dos d'homme jusqu'à la "maison du Hogon". Il n'en sortira plus que mort. Malgré tout, il est au courant des menus événements de la communauté grâce à un réseau d'informateurs et les visites des ginna bana les jours de marchés. Avant la colonisation, il avait le monopole de la police et fixait les prix sur les marchés ; son assistant, muni du bâton de commandement réglait les affaires selon ses instructions.
Théoriquement, le Hogon est inamovible mais, en cas de crise grave, comme la guerre, le conseil des anciens a la possibilité de le destituer pour le remplacer par un individu plus énergique et plus apte à faire face à la situation.
Lors d'une l'audience, on ne peut s'adresser directement au Hogon et il faut emprunter le truchement de son assistant, le kérou ou kédiou.
Le Hogon est habilité à faire respecter les tabous religieux et à punir.
Chaque jugement est sanctionné par une amende dont la plus faible sera un poulet, mais le Hogon peut aller jusqu'à ordonner la confiscation de tous les biens, l'expulsion du village et même la démolition de la maison familiale, encore que les colonisateurs français aient interdit cette dernière mesure.
L'institution du Hogon permet, dans la société Dogon, de séparer pouvoir politique et pouvoir judiciaire.
Dans la maison du Hogon se trouve l'autel du lébé qui contient une parcelle de la terre de la tombe du lébé dans le pays d'origine.
Enfin, il existe un Hogon des Hogon, le Hogon de Arou auquel les Hogon de chaque village peuvent faire appel en cas d'extrême nécessité...
Le hogon est le chef religieux du village dogon. Il est le sage du culte du lébé (Lébé Seru est le premier ancêtre Dogon qui, enterré au pays du Mandé, ressuscita sous forme du renard). C'est le plus vieil homme du village qui devient hogon. Certains interdits lui sont prescrits. Il n’a plus le droit d’avoir un contact physique avec personne, il ne doit plus sortir de sa maison...

Le Ginna Banna

Tous ces descendants d'un ancêtre commun vivent dans une même communauté appelée ginna (prononcer guinna) qui regroupe tous les individus mâles, leurs femmes et leurs enfants. La communauté s'applique également au patrimoine terrien que le groupe cultive, à une maison de famille où vit le Chef de Ginna, appelé Ginna Bana et à un certain nombre de maisons qui abritent les familles du groupe.
Le chef de la ginna est par tradition, le mâle le plus âgé de la lignée.
Le successeur désigné ne prendra ses fonctions qu'après la levée du deuil, soit six mois environ après la mort, car personne ne peut remplacer quelqu'un dont l'âme est toujours dans le village.
Seule sa personnalité fonde le pouvoir du ginna bana ; il n'a ni pouvoir de police, ni possibilité de répression envers les membres de la famille, et ne peut donc compter que sur son autorité morale. Les Dogon affirment d'ailleurs que "le ginna bana ne peut donner d'ordres, mais qu'il il faut lui obéir".
De nos jours, la pénétration de l'islam et les concepts occidentaux de plus en plus largement diffusés poussent les membres de la ginna à demander plus d'indépendance et, dans certains villages, les terres sont distribuées à titre définitif aux familles réduites

La Famille
On se doit de distinguer le couple, famille réduite composée de l'homme, de sa femme et des enfants non mariés. Le couple se forme par le mariage, mais les Dogon affirment que "le mariage continue la famille, mais ne la fonde pas".
Dans le couple, l'homme, représentant de la lignée, occupe une position dominante ; la femme, venue de l'extérieur conserve un statut d'étrangère et les enfants, dès qu'ils marchent. Appartiennent à l'homme.
Le couple habite une maison appartenant à la ginna ou bâtie sur un terrain familial. Sa position hiérarchique dépend de la position hiérarchique de l'homme dans la famille.
Il existe aussi l' entité familiale de la ginna que l'on peut considérer comme la Famille Etendue : étendue aux frères et soeurs, aux cousins et parfois même à des serviteurs.
Il n'est pas rare de voir des cousins proches installer une petite maison dans la Ginna familiale et partager ainsi à temps complet la vie de la famille..

 La Ginna

Tous les descendants d'un ancêtre commun vivent dans une même communauté appelée ginna (prononcer guinna) qui regroupe tous les individus mâles, leurs femmes et leurs enfants.
La communauté s'applique également au patrimoine terrien que le groupe cultive, à une maison de famille où vit le chef de la ginna, appelé ginna bana et à un certain nombre de maisons qui abritent les familles du groupe.
Le chef de la ginna est par tradition, le mâle le plus âgé de la lignée.Le successeur désigné ne prendra ses fonctions qu'après la levée du deuil, soit six mois environ, car personne ne peut remplacer quelqu'un dont l'âme est toujours dans le village.
Seule sa personnalité fonde le pouvoir du ginna bana ; il n'a ni pouvoir de police, ni possibilité de répression envers les membres de la famille, et ne peut donc compter que sur son autorité morale. Les Dogon affirment d'ailleurs que "le ginna bana" ne peut donner d'ordres, mais il faut lui obéir".
De nos jours, la pénétration de l'islam et les concepts occidentaux de plus en plus largement diffusés poussent les membres de la ginna à demander plus d'indépendance et, dans certains villages, les terres sont distribuées à titre définitif aux familles réduites.

La vie familiale
La maison

Toute construction est érigée dans un lieu impossible à cultiver.
Les Dogon vivent dans des villages fixes ; à la fin de leur migration, plusieurs causes ont pu déterminer l'emplacement de ces villages, comme par exemple l'existence d'un point d'eau permanent. Cette raison, souvent déterminante semble beaucoup moins évidente de nos jours lorsque nous considérons certains villages privés d'eau de longs mois de l'année. La qualité défensive du site sera également un facteur primordial. Les villages de la falaise, plus anciens, ont tous été bâtis dans des endroits faciles à défendre, les Dogon ayant utilisé au mieux les caractéristiques de la falaise.
 activités et saisons
Les Dogon étant des cultivateurs, leur vie quotidienne est rythmée par la succession des saisons et des travaux qui s'y rapportent.
L'année commence lors de la récolte du mil qui est le moment clé de l'activité, car le mil forme la base de l'alimentation. Dans une année de pluviométrie normale, la récolte se fait au milieu du mois d'octobre.
L'année comporte treize lunes de vingt-huit jours divisées en semaines de cinq jours. Pour certains observateurs, les comptes sont approximatifs, mais pour d'autres, les Dogon comptent les jours en faisant des nuds à une corde. Les marchés ont lieu tous les cinq jours. La vie s'organise en deux saisons et deux intersaisons:
- la saison sèche dure de janvier à mai (quatre lunes environ). Pour les Dogon, c'est la période la plus difficile, surtout de la fin du mois de février au début du mois de mai. L'eau se raréfie de jour en jour ; c'est l'époque des grandes épidémies, celle où la mortalité infantile est la plus élevée. En avril ou mai il peut se produire quelques petites pluies (deux à trois jours), annonciatrices d'une bonne saison des pluies, mais trop faibles pour être utiles à l'agriculture.
- l'intersaison de mai est très courte (une lune) et précède les pluies. La chaleur est étouffante, le ciel plombé de nuages noirs qui refusent de crever. Les puits sont presque à sec, les légumes frais disparaissent des marchés où on ne trouve guère que du mil. C'est la saison bado.
- la saison des pluies s'étend sur quatre à cinq lunes de juin à la mi-octobre. De nos jours, les pluies commencent en juin et finissent vers la mi-septembre . C'est l'époque des grandes cultures qui mobilisent tous les habitants de la région.
- enfin, une intersaison prend place de la fin de la récolte du mil au mois de janvier (environ trois lunes). C'est le début de la saison sèche, mais l'eau est encore abondante ; on finit les récoltes et on commence les plantations maraîchères. Cette saison porte le nom de bago.

Vie de dogon
La naissance
Les Dogon pensent que la conception se fait au moment des rapports sexuels qui suivent immédiatement les règles, ce qui impute automatiquement la paternité au mari de la femme, premier visité à la sortie de la maison des règles. La durée présumée de la grossesse varie suivant les besoins de justifier la paternité d'un enfant.

L’enfance

Avant la circoncision, l'enfant est pratiquement intégré à la société des adultes. Effectue  travaille avec ses aînés et, en dehors des grands rites dont il est écarté, il a sa part d'activité, égale à celle des autres, en fonction de ses capacités physiques.
Les jeux de lutte, tant collectifs qu'individuels, suivent des règles précises et chaque individu doit se purifier après un combat. On assiste aussi à des jeux de corps, semblables aux nôtres : saute-mouton, galipettes, etc. Comme d'autres peuples, les Dogon utilisent la ficelle pour des jeux de construction ou des exercices de divination ; les mères notamment apprennent à leurs filles des devinettes symboliques avec un anneau de ficelle d'une cinquantaine de centimètres.

Le To Gunna (toguna)

La Case à Palabres, leTo Gunna, est composée d'abord et surtout d'un toit qui doit comporter en théorie huit épaisseurs de bottes de mil. Des poteaux, en pierre ou en bois, supportent le toit ; théoriquement, on doit en compter huit, répartis en trois rangées, correspondant aux huit ancêtres. Les rangées extérieures comportent trois poteaux chacune, la rangée intérieure, deux poteaux.
La case à palabres doit obéir à d'autres règles : ainsi doit-elle être carrée, orientée nord-sud et le toit doit être bas (à environ l,20 m du sol) afin d'avoir un maximum d'ombre et qu'on ne puisse s'y tenir debout.
Si le village est important, il possédera une case à palabres par quartier; l'une d'entre elles, plus spacieuse et bâtie à proximité de la place, servira aux palabres devant réunir tous les villageois. Cette position s'explique par le fait que les festivités villageoises ont lieu sur la place principale.
Pilier dogon soutenant jadis le « vestibule » (salle du Conseil) de lachefferie deBankass.
Le Toguna ou case à palabres. C'est ici que les anciens du village se rassemblent pour discuter des affaires du village. Le toit est extrêmement bas. Ainsi, un homme qui s'emporterait se cognerait aux poutres : "C'est le Toguna qui le corrige"
 La shônan, communement appelée togouna (ou « case à palabres »), est une construction présente dans chaque village, sous laquelle les hommes du village, et plus particulièrement les anciens, se réunissent pour parler des affaires communes. Sa taille basse est conçue pour eviter de palabre et préserver l'ombre et la fraîcheur du lieu de réunion. Selon une explication plus récente inventée par les guides dogons, la hauteur restreinte de la toguna obligerait les hommes à s’asseoir et interdirait l’emportement (puisqu'en se levant brusquement, on se cogne le crâne)12. La toguna est constituée de huit piliers en bois sur lesquels reposent jusqu'à huit couches de chaume. Le nombre 8 fait référence au nombre des premiers ancêtres dogons. Des symboles dogons sont sculptés sur les piliers.
Le rite funéraire se déroule en trois temps  :
§  Lors du décès, un enterrement est organisé. Le corps du défunt est lavé avant d'être déposé pour ceux  qui sont sur la colline  à l'air libre dans les failles des falaises qui servent de cimetière et pour ceux qui sont sur plaine le corps est enterré. Son âme reste dans le village.
§  Quelques mois plus tard, sont organisées des funérailles qui permettent à la famille et aux proches de rendre un hommage au défunt. Les petit fils et filles du défunt préparent un plat et organisent une petite fête pour rendre hommage au défunt.  Son âme continue d’errer dans les alentours.
§  Le troisième temps est le dama. Cette cérémonie est collective et concerne toutes les personnes décédées au cours des années précédentes. Les âmes sont appelées à rejoindre les ancêtres. Au cours de la cérémonie qui peut durer trois jours, les différents masques sont sortis et défilent et dansent dans le village. Cette cérémonie marque la levée du deuil.
Les cérémonies du Sigui ont lieu. Il s’agit d’un important rituel de régénération. Elles commémorent la révélation de la parole orale aux hommes, ainsi que la mort et les funérailles du premier hogonJean Rouch a réalisé plusieurs films lors des dernières fêtes entre 1967 et 1974.
La « société des masques » appelée Awa dirige les danses masquées organisées lors des différentes cérémonies. La société comprend tous les hommes. Les garçons y entrent après la circoncision. Les femmes ne sont pas admises dans cette société, sauf celles nées l'année du sigui.
La société dogon est patrilinéaire, mais la famille maternelle l'emporte sur les enfants. En effet, tout Dogon de retour au pays doit obligatoirement passer dans sa famille maternelle avant de rendre visite à ses parents paternels. Les descendants d’un ancêtre commun font partie d’une ginna qui regroupe tous les adultes hommes, leurs femmes et leurs enfants. La ginna inclut également les maisons de famille et les champs leur appartenant. Le chef, le ginna bana, est l’homme le plus âgé.

Les castes
Les castes dogons, les forgerons, les tisserands, les cordonniers, sont considérés comme à part et ne se marient qu'entre eux. Les membres d'une caste sont considérés comme les antidotes des forces du mal. Considérés comme détenteur d'un pouvoir occulte, ils sont respectés et craints (pas de notion d'intouchabilité ou d'infériorité comme en Inde).
A l'origine, le forgeron a volé le feu lors de sa descente sur terre. Comme dans bien d'autres cultures, il est un créateur capable d'entrer en rapport avec l'invisible. L'atelier du forgeron est considérée comme une matrice maternelle du monde (analogie avec le ventre de la mère). Le soufflet est le principe masculin, le foyer en est le principe féminin, l'enclume est la matrice, la masse est l'organe masculin. Quand la masse frappe l'enclume, le Nommô mâle s'unit au Nommô femelle.
Lors d'une dispute, le forgeron tape sur son enclume et les esprits s'apaisent.
Les forgerons et les tisserands sont enterrés dans des caveaux séparés (comme les femmes mortes enceintes ou réglées)
Il n'y a pas de castes chez les Dogons, la société est égalitaire. Les forgerons sont endogames. Les hossobé sont les bannis, les impurs. Deviennent hossobé tous ceux qui ont trahi le clan auquel ils appartiennent. Les jeunes gens se retrouvent dans les classes d'âge, chaque classe construisant sa maison toguna. C'est là qu'ils se retrouvent, le plus souvent la nuit, pour pratiquer leurs rites, les festivités.

Le forgeron


Traditionnellement les dogons sont aussi des forgerons réputés. Une étude récente  a mis en évidence la production de fer et d'outils en fer forgé du temps des Tellems au vie siècle, production devenue quasi industrielle du xive siècle au xixe siècle à l'époque Dogon. Il apparaît que diverses techniques de récupération du fer, à partir du minerai trouvé en divers endroits de la falaise de Bandiagara, aient été mises au point dans différents villages parfois séparés de quelques dizaines de kilomètres . Cette production, déjà avérée sur le site de la falaise pendant plus de mille trois cents ans (à raison d'environ 15 tonnes estimées par an), permet de mieux comprendre le statut particulier et respecté des forgerons dans la société dogon, ainsi que les échanges commerciaux que pratiquaient les Dogons.
D'autres formes de pouvoir existent dans la société Dogon.
Si les cultivateurs sont considérés comme les seuls Dogon à part entière, les forgerons ont un statut à part. Dans chaque village, le forgeron est craint comme le représentant de l'ancêtre descendu de l'arche et on fait appel à lui pour départager les menus conflits familiaux. On prétend également que lorsqu'il bat l'enclume, il fait entendre la parole du Nommo. Les Dogon considèrent qu'il a des pouvoirs spéciaux parce qu'il travaille avec le feu. Il appartient à une secte et habite un quartier ou un village réservé à cette caste. Il ne cultive pas la terre et est seul à pouvoir produire les outils et les armes nécessaires à la communauté
Enfin, fabriquant les outils et les armes, les forgerons sont perçus comme indispensables au bon fonctionnement de la société. A l'opposé, les cordonniers, autre métier de caste, ne jouent aucun rôle politique.

Le village
Le quartier

Chaque village dogon possède une devise qui lui est propre ayant un rapport direct, Les Dogon vivent en villages : on ne trouve pas d'habitations isolées. Chaque agglomération, ou groupe de quartiers et de hameaux, forme une entité administrative indépendante, avec ses cultivateurs, ses artisans, ses chefs, ses rites, ses fêtes et ses terres.
Lors de la fondation d'un village, le premier édifice bâti est la maison des femmes qui ont leurs règles. La maison des femmes est toujours construite à l'extérieur du village et les agglomérations les plus importantes peuvent en avoir deux. On la reconnaît à ce qu'elle est la seule bâtisse circulaire.
Chaque village peut être divisé en quartiers si le besoin s'en fait sentir.
Dans ce cas, chaque quartier devra reconstituer à son échelle les éléments d'un village
Architecture
Les concessions

Il faut savoir que l'habitation d'un Africain ne comprend pas seulement la maison mais aussi un espace clos devant et autour de celle-ci, sorte de cour où se trouvent les dépendances et où vit la famille.
Cet ensemble forme la concession, toujours cernée d'un mur et dont l'entrée est fermée d'une porte ou, pour les gens aisés d'une pièce formant entrée. C'est pourquoi en Afrique de l'Ouest, on parlera rarement de maison et presque toujours de concession, la maison n'étant qu'un élément d'un ensemble nécessaire à la vie de la famille.
Cette notion de concession a une grande importance. Les familles aisées possèdent une pièce qui sert de sas entre l'intérieur et l'extérieur. Cela permet de filtrer les visiteurs et de préserver la vie privée de la cour principale.
L'architecture dogon est spécifique. La plupart des villages sont implantés dans la falaise, et accessibles par des chemins escarpés qui empruntent les failles du plateau ou par des chemins tout à fait accessibles.
La case traditionnelle est organisée autour d'une cour, chaque femme ayant son grenier auquel le mari n'a pas accès. Le grenier du mari sert à conserver le mil, le grenier des femmes sert, lui, à conserver les condiments et différents objets. Les greniers sont clairement identifiables par leur toiture en seko (paille), celui du mari étant en général, le plus important.
Il existe différentes sortes de greniers (appelés gôh) d'architecture spécifique, et ayant une attribution et une symbolique particulière :
§  le gôh Karï, divisé en trois parties, est obligatoirement la propriété d'un homme.
§  le gôh nân, plus grand, qui peut appartenir à un homme ou une femme, est construit sur deux étages, et divisé en quatre compartiments par étage. Il sert à la conservation des céréales (mil, sorgho, fonio). Il sert aussi de coffre fort et renferme alors des objets précieux.
§  le gôh Anan qui est le plus grand et fait d'un seul bloc, est sous la responsabilité du chef de lignage. Il renferme les récoltes des champs collectifs (Anan signifiant village). Il est descellé uniquement lors de sécheresses, ou pour la cérémonie du Dama.
§  le gôh Pôron, un grenier castré, est sous la responsabilité du chef de lignage. Il présente un petit muret central.


Mode de vie
Les Dogons sont avant tout des cultivateurs, de petit mil, de sorgho et de riz, ainsi que d'oignons et de quelques autres légumes peu exigeants en eau. Le mil, qu'ils entreposent dans des greniers, est la base de leur alimentation, les Dogons élèvent quelques animaux domestiques tels que : Vaches, moutons, Chèvres, ânes pour nourrir les champs de crottes qui est indispensable pour l’agriculture, mais la culture de l'oignon (qui représente près d'un tiers des surfaces cultivables de la falaise) est essentielle à leur économie, puisqu'ils sont exportés dans les villes des alentours et servent de monnaie d'échange avec les autres ethnies (par exemple pour l'achat de poissons aux Bozos). Ils élèvent aussi du petit bétail, surtout des Vaches, Chèvres, moutons et des poulets. Les bovins et les ovins sont confiés aux Peuls vivant plus bas, en plaine. Les Dogons pratiquent aussi l'apiculture.
Traditionnellement les dogons sont aussi des forgerons réputés. Une étude récente a mis en évidence la production de fer et d'outils en fer forgé du temps des Tellems au VIe siècle, production devenue quasi industrielle du XIVe siècle au XIXe siècle à l'époque Dogon. Il apparait que diverses techniques de récupération du fer, à partir du minerai trouvé en divers endroits de la falaise de Bandiagara, aient été mises au point dans différents villages parfois séparés de quelques dizaines de kilomètres. Cette production, déjà  avancée sur le site de la falaise pendant plus de mille trois cents ans (à raison d'environ 15 tonnes estimées par an), permet de mieux comprendre le statut particulier et respecté des forgerons dans la société dogon ainsi que les échanges commerciaux que pratiquaient les Dogons.

 La circoncision


Chez les Dogon, l’enfant qui naît est, tout comme le Dieu Suprême, androgyne. La circoncision, qui se fait en même temps qu’une excision, consiste à retirer à l’homme ce qu’il a de femelle, et à la femme ce qu’elle a de mâle. 
Quand Dieu voulut s'unir à sa femme la Terre, le clitoris-termitière se dressa contre lui. Celui-ci dut couper le clitoris pour poursuivre l'union.
Pour beaucoup d'ethnie en Afrique, chacun naît avec deux âmes, une femelle et une mâle. Il faut donc mettre fin à cette indécision d'où l'excision et la circoncisons. (à noter que l'excision n'a rien à voir avec l'Islam)

C'est avec la circoncision et l'excision que l'individu se fixe et quitte l'enfance, monde où rien n'est stable. L'enfant n'appartient pas encore au groupe social et donc, rien de ce qu'il fait n'est grave. Il ne peut pas recevoir une devise, ni célébrer un culte et possède encore la double sexualité, masculine et féminine, cause de son instabilité.
La circoncision est un sacrifice fait à la terre qui boira le sang du circoncis tandis que la chute du prépuce ou du clitoris symbolise l'abandon de l'âme jumelle que l'être doit quitter pour retrouver l'âme qui correspond à son individualité.
On attend qu'il y ait 10 à 15 jeunes gens en âge de l'être, soit entre huit et douze ans. Ce contingent forme un Tumo, une classe d'âge, auquel ils seront identifiés toute leur vie.
Le conseil des anciens fixe une date et les enfants sont prévenus quelques semaines auparavant. Le circonciseur, généralement un vieil homme, parfois un forgeron, n'appartient pas forcément au village.
Le lieu de la circoncision est toujours le même pour un village donné, choisi en brousse, loin du village et de ses dépendances. Les enfants sont circoncis les uns après les autres en commençant par les plus âgés. Chaque enfant est déshabillé et assis, jambes écartées, la verge posée sur un morceau de bois. Le circonciseur tranche le prépuce vers l'arrière de telle sorte que le morceau de chair enlevé reste enserré dans le nud coulant.
Dans les villages où vivent un médecin ou un infirmier, l'opération se fait désormais au dispensaire ou à l'infirmerie mais les enfants s'isolent encore pour faire retraite.
Après la circoncision, les enfants reçoivent leurs premiers vêtements, cache-sexe pour le garçon, bande de coton indigo pour la fille.
Les nouveaux circoncis sont abondamment nourris et on va jusqu'à les forcer à manger.
En règle générale, les jeunes circoncis dorment dans une maison libre du village ou dans une grotte, sous la surveillance des aînés.
Tout dogon, même s'il ne connaît pas son âge exact, connaît son tumo qui, en la matière, est la seule référence intéressante. S'il lui incombe des travaux agricoles, il pourra compter sur l'aide de son tumo et il lui sera lié à jamais.

L’excision

En ce qui concerne l'excision, les informations recueillies sont moins précises, peut-être parce que la plupart des informateurs, comme moi-même, sont de sexe masculin. Il semblerait que l'opération se pratique sans assistance médicale, fut-ce celle d'un infirmier. Elle a lieu à la saison sèche et jamais, nous l'avons vu, en même temps qu'une circoncision.
L'excision a généralement lieu dans la maison des jeunes filles, la dune, ou parfois chez une matrone respectable. Les fillettes y passeront environ trois semaines sans en sortir. Durant cette période, comme les garçons, elles recevront une nourriture abondante.
La jeune fille s'allonge sur sa mère qui demeure assise ; elle garde les jambes écartées et une matrone l'excise avec un couteau. Les soins postopératoires sont pratiqués par les vieilles du village.
Après l'excision, les jeunes filles sont considérées comme "bonnes à marier". Elles vivent dans la maison des jeunes filles, parfois chez leurs parents, avant d'être présentées à leur fiancé.

 Les mariages
En règle générale, les Dogon pratiquent trois sortes de mariage:
- Le mariage à la naissance est naturellement un mariage arrangé entre familles : deux pères, de ginna différentes veulent resserrer les liens d'amitié qui les unissent et se promettent respectivement un enfant, généralement un garçon en bas âge lors de la naissance d'une petite fille. Dans le passé, l'enfant n'était parfois même pas né.
Les familles travaillant alors généralement l'une pour l'autre, ce type d'épouse est appelé Ya Birou (la femme-travail). Cette alliance permet de travailler simultanément dans les champs des deux familles à l'époque des travaux agricoles qui réclament beaucoup de bras pendant un temps assez court.
Naturellement, vu l'âge des promis, le choix se fait surtout en fonction des qualités des parents ; on préfère les enfants de père courageux, calme et honnête et de mère, bonne épouse et ménagère. Dès lors que les adolescents se savent promis l'un à l'autre, ils ne doivent plus s'adresser la parole, mais au contraire s'éviter. S'ils se rencontrent, ils ne doivent pas se saluer et tourner la tête.
Quand la date du mariage est fixée, les filles se réunissent à plusieurs reprises en dehors du village pour parler et se raconter des fables ; ainsi est brisé l'interdit du silence envers le fiancé. Le soir du jour fixé pour les noces, le fiancé, accompagné de son tumo se présente devant la maison où loge le groupe des jeunes filles dont fait partie sa promise.
Si la jeune fille n'habite pas dans le même village, la coutume de l'enlèvement demeure, le plus souvent, symbolique, sauf lorsque la femme est déjà mariée, ce qui arrive parfois...La plupart du temps, les grands frères du fiancé sont chargés de l'enlèvement, répété trois fois. La troisième fois, c'est le tumo qui prend la responsabilité d'enlever la jeune fille.
Un second type de mariage est le choix de la femme par l'homme. La femme Ya kédou ou "grande femme" peut être choisie parmi les jeunes filles non mariées ou enlevée à un mari.
l n'y a pas d'ordre de préséance entre ya kédou et ya birou; la première femme considérée comme mariée sera la première à avoir un enfant.
Celle-là sera dite "avoir bu l'eau de la famille du mari".
Dans le troisième cas, la femme se choisit un amant (sile) ; mais la liaison doit être limitée dans le temps : au bout de trois ans, le sile doit rompre et offrir un cadeau à la mère de sa maîtresse. Si elle est enceinte la femme doit choisir entre revenir chez son mari ou devenir ya kédou de son amant.
On comprendra que les unions soient assez libres, que le mariage ne joue pas un rôle restrictif et que l'origine des enfants puisse souvent être contestée.

La polygamie
Les Dogon pratiquent la polygamie et considèrent que deux femmes est un nombre idéal. Pourtant, dans certaines régions, le nombre de femmes est seulement limité par la richesse de l'homme. La polygamie n'est pas possible pour tous, car il n'y a pas assez de femmes. Pour un homme, la pire des situations est de ne pas se marier car c'est l'assurance d'une vieillesse pauvre et écartée des responsabilités de la vie publique.
Economiquement, la polygamie se justifie : plusieurs femmes représentent beaucoup d'enfants qui pourront cultiver la terre quand le père sera vieux. La considération dont les vieux sont entourés est directement liée au nombre de leurs enfants.
 la mort
Par son importance, le rituel de la mort tient dans la vie religieuse des Dogon une place centrale. Le Sigi est la célébration du premier mort chez les hommes et les fibres des masques sont liées à cette mort.
Pour les Dogon, la mort est la séparation des éléments qui constituent la personnalité. Toute personne possède des âmes, un corps, de la force vitale. A la mort, seul reste le corps, les autres éléments le quittant et devenant une force active qu'il est nécessaire de canaliser pour qu'elle devienne le nani d'un descendant du défunt.
Le rite funèbre se déroule en trois temps distincts qui permettent à l'âme de quitter le village pour se rendre au paradis des ancêtres.
- L'enterrement se déroule aussitôt après le décès
- La cérémonie pour chasser l'âme de la maison n'interviennent six mois à un an après. Mais, même après ce rite, l'âme demeure dans les environs du village.
- Pour qu'elle parvienne au pays des Anciens, il faut célébrer le Dama.
Au bout de trois à cinq ans

Dans les villages, le marché a lieu tous les 5 jours, ce qui correspond à la semaine dogon.
La lutte traditionnelle est très pratiquée par les garçons et les jeunes hommes. Des tournois réguliers sont organisés entre quartiers et entre villages.


Les greniers

Passer sa tête dans un grenier, c'est crisper la famille, détailler les entrailles, s'insinuer dans les digestions futurs."
Le second élément bâti d'une certaine importance est le grenier à mil. Dans le paysage urbain, on remarque surtout les greniers alors que les maisons d'habitation se noient dans le décor. Le nombre de greniers par concession est fonction du nombre d'habitants et de la richesse de la famille..
Les greniers sont bâtis en terre, comme les poteries modelées avec des boudins de terre. Les armatures sont faites de tiges de bois plantées en carré.
Le grenier repose généralement sur quatre grosses pierres qui supportent une claie en bois. On recouvre ce plancher de banco qui formera le fond du grenier. Le maçon monte les murs avec des boudins de terre qu'il lisse au fur et à mesure comme une poterie, avec une épaisseur de 5 à 7 cm. Le grenier est toujours surmonté d'un dôme.
Si les dimensions extérieures et les formes sont assez semblables, l'aménagement intérieur peut varier considérablement; les greniers les plus simples n'ont qu'une ou deux portes, trois ou quatre séparations internes . Les autres disposent d'une porte, quatre compartiments en croix et quatre autres compartiments disposés en forme de galerie avec une ouverture en haut pour y accéder.
On dit que ces compartiments représentent les huit graines des ancêtres. C'est aussi le grenier de la femme, celui où elle met tout ce qui lui appartient en propre.

Le toit, simplement posé sur le dôme, est formé de la paille d'une herbe coupée en brousse. Les tiges maintenues à leurs parties basse et médiane par une sorte de tresse qui s'entrecroise entre elles sont réservées au sommet.

La porte Dogon
Les portes sont l'un des éléments les plus marquants de l'art Dogon. Attention, en Afrique, il ne s'agit jamais d'art pour l'art. L'artiste s'efface derrière l'œuvre, celle-ci s'expose dans toutes les devantures de maison, et ce qu'on cherche n'est pas l'esthétique mais l'efficace magique.
Chaque porte Dogon est un raccourci de la cosmogonie. On retrouve invariablement les 8 ancêtres, les images du serpent sacré, les masques sacrés,, autant d'élément pour s'attirer les bonnes faveurs des intermédiaires célestes ...
Malgré un corps de croyance contraignant, aucune œuvre n'est identique à l'autre.

La forge
La forge est à proximité de la place et de la case à palabres du village. C'est un espace clos par un assemblage de grosses pierres plus ou moins jointes dont le toit est formé de branchages entrecroisés qui font de l'ombre tout en laissant passer lumière et fumée.
Le toit est bas et on ne peut pas se tenir debout à l'intérieur de la forge.
Pour travailler le bois, le forgeron dispose surtout de l'herminette et de la lime, outils de base sans cesse utilisés. On ne doit pas pénétrer dans une forge en l'absence du forgeron qui reste un personnage important malgré l'introduction de matériel de l'extérieur ; la communauté dépend de lui pour les outils, les armes (lances et même fusils), clochettes et rhombes, les bijoux, les statuettes, une partie du matériel de cuisine, les portes, etc.

Activités quotidiennes
L’agriculture
la principale culture est celle du mil dont on distingue cinq à six variétés ; par exemple le gros mil, ou sorgho, dont l'extrémité de la tige ressemble à une grappe de graines en bouquet. Un pied de sorgho peut atteindre deux à trois mètres et porte des graines de couleur beige ayant deux à trois millimètres de diamètre.
Le petit mil (emmo da)a une tige semblable à celle du sorgho, mais son épi affecte la forme de celle du nénuphar ; la graine est plus petite. C'est le plus commun.
La seconde culture importante dans l'économie du pays Dogon est le riz. Les champs sont choisis inondables naturellement, dans le creux de rochers ou le long de cours d'eau temporaires en plaine. Sur le plateau, il faut parfois transporter la terre dans un lieu propice mais stérile ; on construit alors, pour retenir l'eau, de petits murets en pierre qui, de nos jours, sont de plus en plus souvent cimentés afin d'augmenter leur étanchéité. Bien qu'il se récolte un mois avant le mil, le riz n'est semé qu'un mois après lui.
Les autres cultures sont surtout des cultures d'appoint. Les plantations ont en général lieu en même temps que celle du mil et dans les même champs pour les haricots, l'oseille et le raphia. Par contre l'arachide et les pois de terre sont semés dans des champs à part. Quelques villages cultivent l'igname et d'autres tubercules.

le guano
Une pratique étonnante amène certains Dogon particulièrement courageux à se hisser dans les recoins les plus perdus de la Falaise pour aller récolter .. la fiente des pigeons qui nichent régulièrement dans les anfractuosités.
Grimper dans la Falaise n'est pas sans risque.. Et ce d'autant plus que les hommes se hisssent à l'aide de cordes et de perches qu'ils lient à des piquets fixés dans la paroi.
A tout instant, ils risquent de se casser le cou... Pour quelques francs s'ils vendent leur récolte ou pour fertiliser quelques mètres carrés de champs....

 La pêche
La pêche est une affaire de famille. Lorsqu'une mare se trouve dans le domaine d'une ginna, on la vide de ses poissons à la saison sèche. Souvent les voisins participent et le produit de la pêche est partagé, la plus grande part revenant au propriétaire. On ne mange frais qu'une faible partie du poisson ; le reste est mis à sécher et consommé ultérieurement.

La chasse
La chasse reste l'apanage des hommes ; tout homme peut chasser s'il a une arme. En pays Dogon, la plupart des fusils ont été fabriqués localement et sont donc très peu sûrs. Dans les faits, ce sont surtout les vieux qui chassent. Le gibier est rare et tout est bon à prendre : hyènes, serpents, chauve-souris, grenouilles, etc.
L'animal le plus chassé est le singe car antilopes et gazelles se sont raréfiés et paissent loin dans la plaine.
La chasse fournit un apport exceptionnel de viande ; on mange le gibier en famille mais il arrive d'en donner aux voisins et amis.

 L'élevage
Les animaux domestiques sont nombreux : poules et poulets vivent dans la cour de la concession, escortés de canards s'il y a un point d'eau permanent ; les moutons sont gardés eux aussi dans la cour de la concession alors que les chèvres et les bovidés paissent en brousse ; les ânes sont les seules bêtes de somme et les chevaux sont devenus rares.
Poules et moutons peuplent toutes les cours de concessions africaines. Chez les Dogon, ils forment la base des sacrifices aux différents autels.
Les jeunes garçons ont la charge de garder les chèvres en brousse et les ramènent chaque soir à la maison. C'est une race de petites chèvres, très élégantes et très agiles, tachetées de jaune, brun et noir. Elles servent aux sacrifices et sont vendues au marché.
Les bovidés sont gardés dans la plaine. Il y a encore quelques années, les dogons laissaient leurs bêtes en garde aux peuls ; mais de nombreux différends ont surgi et, de plus en plus, les dogons gardent eux-mêmes leur bétail.
Seules les familles riches ont du gros bétail qui peut servir aux sacrifices ou être vendu comme viande de boucherie.
Jadis, tout haut dignitaire avait son cheval. De nos jours, les possesseurs de montures sont de plus en plus rares et on ne voit guère de chevaux qu'au pied de la falaise.
L'âne enfin est la bête de somme par excellence. Les dogons ne les utilisent que pour porter des charges de bois ou de grain, mais jamais comme monture personnelle, sauf accidentellement pour porter un enfant fatigué ou rentrer des champs.

les outils
Le paysan Dogon possède quatre outils agricoles de base :
la houe, la binette, la hache et la faucille.
La houe est l'outil principal et ancestral du paysan africain. Ce type de houe est adapté au terrain à cultiver, où la couche fertile est très mince et généralement sablonneuse.
Les Dogon commencent à utiliser la houe moderne, conçue à partir de l'ancienne, mais utilisant un manche droit et un fer plus large. Son angle d'attaque doit être très faible, car elle ne fait que gratter le sol du fait de la minceur de la couche arable.
L'herminette utilisée par le paysan est assez grossière et souvent non affûtée. Son manche est droit et elle sert à couper les pieds de mil lors de la récolte.
Tout paysan porte en permanence sa hache accrochée à l'épaule. Le manche est très caractéristique, et son exécution nécessite le bois d'un arbre dont la forme est appropriée.
La faucille ressemble à la faucille en usage en Europe.
On trouve surtout en pays Dogon des outils de fabrication locale ; les outils importés sont rares, non du fait d'un refus, mais plutôt parce que les dogon ont peu d'argent liquide ; l'achat d'un outil au marché grèverait trop leur budget.
Tous les outils sont fabriqués par le forgeron, le paysan fournissant le manche.

Le Commerce
Le marché

Dans les villages le marché a lieu tous les cinq jours. c'est-à-dire en fait toutes les semaines puisque la semaine Dogon comporte cinq jours. Pour les femmes, le marché est le seul débouché des produits qu'elles créent et dont la vente constitue leur unique revenu.
Chacun a sa place : les bouchers côtoient les marchandes de bière de mil, elles-mêmes suivies des marchands ambulants et des vendeurs de tabac.
Les femmes viennent ensuite avec les produits agricoles. Les marchands ambulants venant de l'extérieur ont généralement un étal moins rudimentaire que les autres.
Le marché commence tard dans la matinée alors que le climat commanderait de profiter de la clémence du matin. Les femmes Peul viennent de la plaine avec le lait et le beurre.
Mais ce sont les marchands qui déterminent l'heure et ils viennent de loin.
La dernière partie du marché est constituée par les marchands ambulants, qui sont toujours des hommes. Ces marchands apportent tout ce que le pays ne produit pas ou en faible quantité seulement : sel, poisson séché, riz, engrais, manioc, vêtements, outils, vaisselle en métal, tissus, etc. Au fur et à mesure que les besoins augmentent en pays Dogon, le choix se diversifie, mais le pouvoir d'achat restant faible, les produits présentés sont surtout utilitaires.
Entre 13 h et 14 h, le marché bat son plein. Vers 16 h les femmes commencent à retourner vers leurs villages où elles parviendront à la nuit. Avec le crépuscule, la paix revient sur la place du marché et chacun compte son gain ou vante son achat.
Le lendemain un autre marché se tiendra dans un autre village

L’Artisanat
Le filage
Le filage de la laine et du coton est dévolu aux femmes,. Elles filent le coton avec une quenouille et une toupie chargée d'une boule de terre séchée sur une peau de bête saupoudrée de cendre fine. Cette cendre, passée sur le doigt permet de mieux rouler le coton, fibre que les Dogon travaillent principalement, la laine restant l'apanage des Peul.

Le tissage
Le tissage du coton est l’affaire des hommes. Les tisserands installent leur métier à tisser sur la voie publique.
Les tisserands sont toujours des hommes mais ne sont attachés à aucune caste ; il peut malgré tout arriver que les cordonniers soient tisserands. Comme il a besoin d'espace, le tisserand exerce son art sur la place publique.
Il est de la même manière que le forgeron, l'image des symboles de la création car le mouvement de la navette figure la seconde parole du Nommo. Le métier à tisser est très rudimentaire : Le métier employé permet de confectionner des bandes de cotonnade de 15 à 20 cm de large.
La navette, faite d'une augette de bois aux extrémités en pointe est lancée à la main entre deux groupes de fils alternés Le battant, dont les pièces de bois sont soigneusement taillées, contient le peigne aux dents faites d'éclats de roseaux. Il a pour but de serrer les fils de la trame les uns contre les autres.
Les bandes de coton ainsi fabriquées sont le plus souvent de teinte naturelle mais il arrive que le tisserand travaille des fils de couleurs et crée un motif à rayures où seuls les fils de trame sont colorés, le fil de chaîne restant blanc.

 La poterie
La poterie est exécutée par les femmes ; toutes peuvent en faire mais certaines se sont spécialisées et quelques villages sont connues comme étant ceux de potières.
L'argile est mélangée à des morceaux de poterie déjà cuite et finement pilés. La potière modèle un tronc de cône renversé qu'elle bat avec un galet rond afin d'y ménager une cavité.
Le "canari", sphérique avec une ouverture ronde plus ou moins grande à son sommet, peut varier de la grande jarre à eau que l'on ne transporte pas à la petite cupule.
Après avoir été séchées à l'ombre, les poteries sont entourées de bois, de bouse de vache, de paille et de branchages et mises à cuire dans un trou recouvert de pierres et de terre pendant toute une nuit. La poterie cuite prend une couleur rouge-brun avec des auréoles noires aux endroits trop cuits.
Les pots Dogon gardent l'eau très fraîche mais leur rusticité les rend très lourds à porter.

Les baobabs

Tout est bon dans le baobab!
le Baobabs est considéré  comme de l’or chez les Dogons : On broie le noyau pour la sauce à l'oseille et les feuilles servent pour la sauce verte et gluante du Tôt très délicieuse, les servent de l’économie, de revenu pour la famille et pour les femmes. L’argent gagné par les feuilles qui permet d’acheter les condiments pour la famille, 
Le fruit est une substance blanche très sèche qui dans la bouche se transforme en bonbon acidulé. Séché et percé de trou il devient une maracasse. La substance blanche des fruits qui est mélangée à la bouillie de mil pour avoir un très bon goût.  
L'écorce sert à fabriquer les cordes. (Les plaies faites à la hache taillent aux troncs des robes à la Découfflé),
Les feuilles  sont cueillies, séchées  et vendues en ville pour


Dogon et Voisins
Dogon et Bozo

Un point fort des relations de l'exode Dogon se trouve dans leurs rapports avec les Bozo, leurs voisins qui semblent avoir toujours vécu sur les berges du Niger: pêcheur set constructeurs de bateaux, les Bozo ont toujours eu de bonnes relations avec les Dogon.
Les Bozo prétendent ne pas avoir de passé et être nés d'un aigle pêcheur.
Mais il est admis qu'ils descendraient de familles ghanéennes nobles émigrées, qui, arrivant sur les rives du Niger, se seraient installées et auraient appris les techniques de pêche des aborigènes. Ils se spécialisérent ensuite dans la pêche et la navigation, un monopoles qu'ils détiennent toujours.
La légende veut que des crocodiles aient aidé les Dogon à traverser ; il est plus vraisemblable que ce soit des Bozo. Bozo et Dogon se considèrent comme frères de sang: ils se doivent assistance mutuelle, nourriture et logement, et ne doivent jamais se combattre.
Un Bozo est chez lui chez un Dogon (et inversement) . Il peut même, à son départ, emporter une partie des provisions de son hôte (et réciproquement).
Ils connaissent, par jeu, toutes les injures de la langue de l'autre et se livrent à des joutes oratoires dignes de charretiers, qui ravissent généralement leur entourage.
Cette tradition est toujours vivante, mais il est rare qu'un bozo se rende en pays Dogon.
Les Dogon racontent que les Bozo sont "frères" à cause d'un enfant.
Un jour, un chef Bozo devant entreprendre un long voyage, demanda à un dogon de garder son fils. La saison ayant été très mauvaise, la disette s'installa ..
pour éviter que l'enfant Bozo ne meure de faim, le dogon lui donna un morceau de sa cuisse à manger. Lorsque le Bozo revint, il proclama au nom de son peuple que personne ne pourrait refuser quoi que ce soit à un Dogon.
Ce cas d'alliance est assez rare entre ethnies très différentes, ayant par ailleurs, peu de rapports commerciaux ou territoriaux.

Dogon et Peul

Les rapports entre Dogon et Peul ont souvent été houleux: les Peul étaient (et sont encore), des nomades et des pasteurs. Il y a seulement un siècle, ils circulaient dans la plaine et n'hésitaient pas à faire des razzia dans les villages à proximité des pâturages de leurs troupeaux.
Cependant, les Dogon avaient une arme naturelle pour se défendre contre ces attaques:
la Falaise, ou plutôt, les éboulis au pied de la Falaise qui gênaient la progression à cheval lors des tentatives d'assaut.
Malheureusement, un autre type d'aggression n'a pas eu de réponse convainquante de la part des Dogon : les Peul ont propagé la foi musulmane dans tout le Sahel, et la Falaise n'a pas échappé à cette influence.
Aujourd'hui, près de la moitié des Dogon sont convertis à l'islam.
Les relations entre Peul et Dogon ne sont pas maileurs pour autant..

Religion

Sculpture dogon en bois, probablement une figure ancestrale,XVIIe-XVIIIe siècle, Pavillon des Sessions,musée du Louvre
Originellement, ils sont animistes. Bien qu’ayant fui pour éviter l’islamisation (les guerriers peuls les appelaient les « Habés » — païens), la majorité des Dogons sont aujourd’hui musulmans même si les pratiques animistes sont encore bien présentes. Une minorité est chrétienne.
Marcel Griauleethnologue a étudié les Dogons. En 1946, il a eu des entretiens avec Ogotemmêli5, un ancien chasseur devenu aveugle suite à un accident et ayant mis à profit l'inactivité due à son handicap pour approfondir ses connaissances traditionnelles. À partir de ces entretiens, il a publié plusieurs livres, dont le célèbre Dieu d'eau sur la cosmogonie dogon.

Mosquée du Pays Dogon
Les Dogons croient en un dieu unique, Amma. Il créa la terre et en fit son épouse qui lui donna un fils, Yurugu ou le « Renard pâle »6. C’était un être imparfait qui ne connaissait que la première parole, la langue secrète sigi so. La terre donna ensuite à Amma un couple d'enfant jumeaux appelés Nommo. Ceux-ci étaient à la fois mâle et femelle. Maîtres de la parole, ils l’enseignèrent aux huit premiers ancêtres des hommes, quatre couples de jumeaux, nés d'un couple façonné dans l'argile par Amma.


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